Une messe de l’été le dimanche 23 juillet 2023 à Beuvron (pôle de Brinon)

Beuvron est une petite commune de 83 habitants en 2020 qui porte le nom de la rivière qui l’arrose. Celui qui traverse le village en empruntant la route départementale peut s’imaginer que l’église est abandonnée, son portail ayant été muré.

Pire encore, la vue de certains vitrages cassés peut achever d’induire en erreur le visiteur pressé.

Et pourtant, nous avons bien été invités à participer à la messe dominicale de ce dimanche 23 juillet. Alors ? Un cheminement à travers l’ancien cimetière nous conduit à l’autre extrémité de l’église en passant devant la chapelle de la Vierge et l’escalier à vis d’accès aux combles.

Voici le portail actuel de l’église, surmonté d’une statue de Saint-Pierre (16ème siècle), classé monument historique.

photo Marie-France Gournay

En effet, cette église édifiée aux 15ème et 16ème siècles a été profondément remaniée au 19ème siècle avec, notamment, la construction d’un clocher-porche, édifié en 1840. Rien que de très banal et de très courant dans la Nièvre, sinon que le cœur était situé à l’ouest et que le porche s’ouvrait à l’est, en contradiction aux règles d’orientation des édifices religieux. Vingt-cinq ans plus tard, la municipalité et les paroissiens décident de changer l’orientation de l’édifice : l’entrée située sous le clocher est murée, l’abside est détruite pour y ouvrir l’actuel portail.

 

Construite selon un plan rectangulaire, l’église est flanquée au nord d’une chapelle. De style gothique, elle est placée sous le vocable de Saint-Pierre aux Liens (1). La nef comporte trois travées.

L’abside à fond plat résultant de la condamnation de l’entrée au pied du clocher-porche est éclairé par un vitrail : “le Christ sauveur du monde”, datant de 1866, œuvre du maître verrier Ate Charlemagne.

Les chapiteaux sont nombreux, tels que ces deux têtes de fous avec grelots ou ce marmouset tirant la queue d’un ours !

Parmi les objets classés monuments historiques, citons un Christ en bois peint du 18ème siècle, la statue d’une Vierge à l’Enfant en bois doré et peint du 18ème siècle.

Egalement classés, un tableau huile sur toile représentant la délivrance de Saint-Pierre du 17ème siècle et un bénitier en pierre du 16ème siècle.

photo Marie-France Gournay

Voici l’heure de la messe. Le père Jean-Marie Diouf entre en procession, alors que les fidèles chantent “Dieu nous accueille en sa maison”.

Le père Jean-Marie nous accueille et annonce que cette célébration est dédiée aux personnes seules, aux veuves et aux veufs.

Le père Jean-Marie proclame l’Evangile de ce 16ème dimanche. Dans son homélie, notre curé fait remarquer que les Evangiles se suivent logiquement : après la parabole du semeur, dimanche dernier, dont les graines peuvent produire ou non du fruit selon le terrain où elles tombent, ce sont trois nouvelles paraboles qui nous sont proposées cette semaine.

D’abord, la parabole du bon grain et de l’ivraie : laissons-les pousser ensemble : lors de la moisson, il suffira de récolter à part les mauvaises herbes et de les brûler : c’est une façon pour Jésus d’expliquer que Dieu est patient !

Ensuite, la parabole de la graine de moutarde : la plus petite graine semée produira un véritable arbuste où les oiseaux pourront se poser.

Enfin, avec la parabole du levain, Jésus explique qu’une petite pincée de levain suffit pour faire du pain.

Nous aussi, nous pouvons faire “lever la pâte” et semer le bonheur autour de nous. Dieu pourra nous apporter joie et bénédiction.

Après l’homélie, Michèle improvise une médiation fort agréable à écouter.

La doxologie marque la conclusion de la Prière Eucharistique.

A la communion, la chorale chante “Devenez ce que vous recevez”.

Le père Jean-Marie procède à la bénédiction et à l’envoi de l’assistance.

La messe se conclut par le chant d’envoi : “Que ma bouche chante ta louange”.

Michèle s’essaie à l’harmonium de l’église : “le meilleur que je connaisse dans la région, dit-elle”. Très belle sonorité effectivement mais elle n’aura pas voulu l’utiliser pour l’accompagnement de la messe, craignant des défaillances de cet instrument hors d’âge !

(1) Saint-Pierre aux Liens :
L’expression « Saint-Pierre-aux-Liens » fait référence au récit de l’emprisonnement de Pierre à Jérusalem par le roi Hérode Agrippa en l’an 43. C’est Saint-Luc qui en fait le récit dans les Actes des Apôtres au chapitre 12. Alors que Pierre est emprisonné à Jérusalem, un ange vient le délivrer et faire tomber ses liens. Il peut alors, croyant avoir rêvé, revenir chez ses amis, à leur grande surprise. Il sera à nouveau arrêté et crucifié la tête en bas entre 67 et 70 après JC, marquant ainsi les premières persécutions menées par Néron.

Texte et photos : Bernard Gournay (sauf mention contraire)

Sources :
[Nièvre Passion : église de Beuvron]
https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/beuvron-eglise-saint-pierre/
Saint-Pierre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_(ap%C3%B4tre)