Une messe de l’été à l’église Saint-Eustache de Champallement (pôle de Brinon), le 16 juillet 2023

Construite à partir du 11ème siècle, l’église paroissiale de Champallement a été dotée au 16ème siècle d’un clocher-porche carré surmonté d’une flèche recouverte d’ardoises. La toiture de l’édifice est en petites tuiles plates en terre cuite. Elle est dépourvue de gouttière, l’eau de pluie s’enfonçant depuis toujours dans le sol, au plus près des fondations de l’église. Cette disposition originale n’a pas été modifiée lors de la réfection de la toiture, de peur de perturber le cheminement de l’eau et de créer de l’humidité autour de l’église.

Franchissons le porche d’entrée, très sobre.

L’église est d’un plan rectangulaire. Dotée d’un chevet plat, elle dispose d’une nef romane de la fin du 11ème siècle, fortement remaniée au 19ème.

Le chevet plat est éclairé par deux vitraux très lumineux, consacrés à Jeanne d’arc et Louis IX.

L’église de Champallement est dédiée à Saint-Eustache, un général de l’armée romaine connu sous le nom d’ Eustathe ou d’Eustase qui aurait refusé d’exécuter l’ordre de procéder à des sacrifices au profit des idoles. Or Eustathe aurait poursuivi un troupeau de cerfs dans une forêt et, selon la légende, le plus grand portait une croix au sommet de ses bois et se serait présenté comme étant le Christ. Notre soldat se serait immédiatement converti, ainsi que son épouse et ses deux enfants.  Ne pouvant lui faire abjurer sa foi chrétienne, les autorités le présentèrent, ainsi que sa femme et ses enfants, aux lions qui ne leur firent aucun mal, ce qui déplut à l’empereur qui les firent enfermer dans un taureau d’airain auquel on mit le feu. Leurs corps furent retrouvés intacts et ensevelis par les fidèles. Cette belle histoire n’est cependant pas approuvée par tous les historiens, certains estimant que cette légende aurait été inventée de toutes pièces, à des fins d’édification de la population. Quoi qu’il en soit, Saint-Eustache est représenté en soldat romain, porteur de la palme du martyre.

L’église comporte de beaux vitraux gothiques à remplages flamboyants et de jolis chapiteaux.

On remarque une crédence ornementée (niche servant initialement à déposer tous les objets nécessaires à la célébration de l’Eucharistie : calices, patènes, ciboires, hosties, vin, eau et burettes), un travers-banc et une chaire dont l’exiguïté est adaptée à la taille de l’église.

Mais il est déjà l’heure de la messe et un paroissien se charge de faire sonner l’unique cloche de l’église.

Le père Michel entre en procession pendant que les fidèles chantent “Eglise aux cent mille visages”, aidés par la chorale de Brinon et Michèle à l’orgue portatif.

Dans son homélie, il note que Jésus-Christ connaissait bien la nature qui produit des richesses grâce au travail de l’homme. Il savait qu’il fallait préparer la terre, l’enrichir, la semer, etc… Autrement dit un travail long sans savoir quel en serait le résultat. Jésus expliquait la parole de Dieu à partir de ce qu’il avait vu dans la nature. Et sa parole ne recevait pas toujours un accueil favorable.

Dieu n’économise pas la semence, il essaie partout, auprès de tous. Il ne se décourage pas, il recommence sans cesse. Jésus nous désigne les mauvaises herbes à arracher et les travaux à faire. Nous sommes ses ouvriers, œuvrant dans le champ de Dieu. Nous travaillons en Eglise et non de façon solitaire. Nous devons retrouver la parole de Dieu prononcée pendant la messe, nous devons réserver du temps pour laisser la parole pénétrer dans notre cœur : ne gaspillons pas ce don qui nous est donné.

La doxologie marque la fin de la Prière Eucharistique.

Pendant la communion, nous chantons “Pain véritable” puis la chorale nous gratifie ‘un beau chant d’action de grâce : “Regardez l’humilité de Dieu”.

Après les annonces de la semaine où nous retrouvons de nouvelles “messes de l’été”, le père Michel nous adresse sa bénédiction puis nous envoie.

Le chant d’envoi est tout à fait adapté à l’Evangile du jour : “Un grand champ à moissonner, une vigne à vendanger, Dieu appelle maintenant pour sa récolte !”

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Comme bien souvent, un moment convivial vient clore cette “messe de l’été” et les conversations amicales vont bon train !

Tout prêt de l’église, une belle tour de l’ancien château féodal construit sur l’éperon rocheux incite à la découverte du magnifique paysage qui s’offre à nos yeux, embrasant le Bazois puis le Morvan. Une table d’orientation a été disposée en contrebas de la mairie.

Champallement_panorama

Et pour terminer notre découverte de Champallement, “Campus alemanorum”, “Campus allemandus” dans les chartes du Moyen-Age, soit “Camp des Allamans”, jetons un regard vers la mare qui servit certainement d’abreuvoir pour les animaux. Une autre tour du château apparaît sur la droite de l’image. Ce château n’est pas ouvert à la visite. Sa construction remonte, comme l’église, au 11ème siècle et il a été fortement remanié aux 14ème et 15ème siècles et jusqu’au 19ème mais il conserve son donjon et ses fortifications qui rappellent sa fonction défensive, à quelques encablures du château de Montenoison, presque entièrement détruit de nos jours. Champallement disposa d’une maison et d’une chapelle des Templiers (commanderie de Biches) dont il ne reste rien aujourd’hui.

Texte et photos : Bernard Gournay

Sources :
https://www.web-croqueur.fr/eglise-de-champallement-saint-eustache-un-patrimoine/
Eustache de Rome — Wikipédia (wikipedia.org)
https://www.templiers.net/departements/index.php?page=58