Une messe de l’été à Bussy-la-Pesle le 12 août 2023 (pôle de Brinon)

On ne le dira jamais assez : ces “messes de l’été” permettent de belles découvertes dans notre paroisse. Ainsi Bussy la Pesle, un minuscule village de 53 habitants, doté d’une jolie église qui apparaît dans toute sa splendeur depuis la route départementale n°129. La commune devrait son nom à buxetum (lieu planté de buis) et à pabulum (pâturage). L’église est fondée au 7ème siècle et dépend alors de l’abbaye Saint-Martin de Nevers. Elle est rattachée en 1120 à la ville de Brinon-les-Alamans. Elle ne deviendra église paroissiale qu’au milieu du 19ème siècle.

Sur cette photo, apparaît d’abord le chœur du 14ème siècle et son chevet plat percé d’une baie gothique et flanqué d’une petite sacristie. Beaucoup moins haute, la nef date du 19ème siècle. Le clocher porche est couvert de petites tuiles en terre cuite de la région, comme le reste du bâtiment. Les contreforts sont nombreux.

A la base du clocher porche, la porte d’accès contraste avec le style médiéval de l’église : à deux vantaux et un imposte, elle peut conduire, par sa sobriété, à se méprendre sur la beauté du monument dont nous allons maintenant découvrir l’intérieur.

C’est le chœur qui présente le plus d’intérêt architectural. C’est, nous l’avons déjà dit, la partie la plus ancienne de l’édifice (14ème siècle). Il est formé de deux travées couvertes de voûtes d’ogives. Les nervures retombent sur deux piliers engagés à chapiteaux feuillagés et, dans les angles, sur des culots (ou cul-de-lampe). Remarquer le beau lustre moderne au centre et les éclairages plus anciens sur les côtés, que le maire a fort judicieusement souhaité  conserver.

Exemple de chapiteau feuillagé et de culot à représentation anthropomorphe.

A gauche du maître-autel, une piscine présente un arc en accolade surmonté d’un écusson étoilé. Les fonts baptismaux, très sobres, datent du 12ème siècle.

Le chœur est éclairé par une baie à remplage flamboyant, malheureusement dépourvue de vitraux. Le maire de la commune espère doter cette baie d’un beau vitrail si son conseil municipal accepte cette dépense et s’il peut obtenir des aides, comme ce fut le cas, notamment, pour la réparation de la toiture du clocher et la réfection des enduits. Sans la motivation des élus locaux et sans les aides d’organismes comme la Sauvegarde de l’Art français ou de la Camosine, tous ces travaux concourant à la restauration de nos petites églises seraient irréalisables.

L’église de Bussy-la-Pesle est placée sous le vocable de Saint-Germain.

Précédé de Maxence, fidèle servant d’autel, le père Michel entre en procession, alors que l’assistance chante “Si l’espérance t’a fait marcher”.

Après les lectures et le psaume, le père Michel proclame l’Evangile du jour (Saint-Matthieu 13,44-52)

Très heureux de venir célébrer la messe anticipée du 19ème dimanche du temps ordinaire dans cette belle église, si bien entretenue où il ne vient pas assez souvent à  son goût, le père Michel remarque que Jésus multiplie les embuches sur le chemin de ses disciples : la nuit, au milieu d’un lac, en pleine tempête, ils sont terrorisés. Ils ont besoin de lui ! Mais le voyant marcher sur les eaux, tous pensent à un fantôme et Pierre demande à Jésus de lui lancer un défi.  Quand Jésus demande à Pierre de le rejoindre, celui-ci  se  montre  incapable  de  marcher  sur  les  flots  et  se  noierait  sans  l’intervention  de Jésus.

Jésus demande en effet que l’on fasse des efforts pour aller à sa rencontre. Ce n’est pas toujours une balade tranquille : il faut traverser des épreuves, des doutes, sortir de soi, affronter l’adversité. Il faut tenir dans la foi, comme les disciples que Jésus envoie au milieu du lac ! L’Eglise ne doit pas rechercher des soutiens extérieurs, des protections éphémères, nuisibles à tous. Ne cherchons pas ailleurs : c’est Jésus Christ qui nous permet d’avancer. Si la mer est mauvaise, Jésus est là et nous tend la main : “C’est moi, n’ayez pas peur !”

Une jeune femme fait lecture de la prière universelle. Remarquer la clôture du chœur en bois datant de 1835.

La doxologie marque la conclusion de la Prière Eucharistique.

A la communion, la chorale chante avec les fidèles “Pain des merveilles” puis seule, en action de grâce, “Rendons gloire à notre Dieu”.

La messe se termine avec la bénédiction et l’envoi.

L’assistance chante “La barque”. On remarque la grande sobriété de la nef, reconstruite en 1835.

A deux pas de l’église, un lavoir s’offre à la vue. Ce n’est d’ailleurs pas le seul qui fut érigé sur la commune, d’autres se trouvant dans les hameaux.

 

Il est temps, pour ceux qui le souhaitent, de rejoindre l’ église de Saint-Révérien où, comme chaque année, un ensemble hollandais, le Bach Ensemble Orchestra va nous donner un magnifique concert de musique baroque. Paulien Kostense dirige avec fougue l’orchestre et le chœur. L’église est comble…

Texte et photos : Bernard Gournay

Sources : le web croqueur et la Sauvegarde de l’Art français.