“Ah oui, l’église d’Amazy, c’est celle qui nous gêne quand on va de Brinon à Clamecy ou vice-versa“. Voilà une réflexion souvent entendue quand on évoque cette église gothique… un peu encombrante, il est vrai, pour les automobilistes et, plus encore, les conducteurs d’autocars et de camions. Quant aux piétons, ils ont plutôt intérêt à passer derrière l’église, faute de trottoirs sur la route départementale.
Mais si la population nivernaise et au delà connaît bien cette église pour la gêne occasionnée, combien sont-ils à l’avoir visitée sans parler de ceux qui ont pu y assister à une messe, si rare sachant que la messe de l’été d’Amazy est habituellement organisée dans ou autour de la minuscule chapelle de Saligny, dans le petit hameau du même nom ?
Mais, en ce 20 août 2022, c’est bien à l’église Saint Franchy qu’avait lieu la messe dominicale du pôle de Tannay. Une occasion rêvée pour découvrir – ou revisiter – cet édifice classé monument historique depuis le 16 mars 1921 qui a remplacé une église romane. L’église actuelle est datée du premier quart du 16ème siècle. Elle est bâtie sur un plan rectangulaire et terminée par un chevet à pans coupés. Saint Franchy est un ermite qui vécut au 7ème siècle dans le Nivernais. Il y mena une vie mortifiée qui édifia ses contemporains.
Le clocher carré est percé sur chaque face d’une baie gothique. Il surprend par ses gargouilles à chaque coin et sa belle flèche octogonale en pierre, ce qui n’est pas habituel dans notre paroisse.
Deux des gargouilles du clocher.
Nous avons déjà évoqué ce beau chevet à pans coupés, doté de solides contreforts. Ses fenêtres appartiennent au gothique flamboyant. La sacristie a été reconstruite en 1889.
La fenêtre centrale du chevet est particulièrement “décorative” avec son remplage (remplissage de la baie en pierre) et son archivolte (bandeau mouluré au dessus de la baie) ornée de choux frisés et doté d’un écu. Le gothique est bien triomphant dans cette église !
Et, intérieurement, la fenêtre est tout aussi magnifique, inondant le chœur de lumière.
Une dernière surprise nous attend avec une poutre de gloire datée du 16ème siècle, au revers du porche d’entrée de l’église. A l’origine, cette poutre de gloire était située à l’entrée du chœur.
Le père Jean-Marie Diouf, curé de la paroisse, nous accueille, heureux de célébrer dans cette petite mais chaleureuse église.
“Prions pour tous ceux qui cherchent le chemin du bonheur : qu’ils choisissent la route qui mène à Dieu en passant par les autres et ne refusent pas d’entrer par la porte étroite” (extrait de la prière universelle).
Les lectures du jour portent sur le salut. Dans son homélie, le père Jean-Marie insiste : le salut, c’est le fruit de nos efforts : “entrez par la porte étroite” dit le Christ en réponse à quelqu’un qui craignait qu’il n’y ait pas beaucoup de personnes sauvées . Cette réponse renvoie chacun à sa propre conversion, dans le respect du commandement de l’amour. Le Seigneur attend une vraie conversion du cœur : il ne faut pas être imbus de soi-même ! Qu’avons-nous fait de notre baptême ? Beaucoup se sont éloignés et ont emprunté des portes qui ne conduisent pas au salut. Puisse l’Esprit du Seigneur nous garder aujourd’hui et dans les siècles des siècles. Amen !
Aidés par l’orgue et la chorale, les fidèles chantent, en écho à la Parole : “Tu entends mon cri, tendre Père, toi l’infinie miséricorde. Je m’appuie du toi, je t’espère, parle Seigneur, mon cœur est prêt”.
La doxologie marque la fin de la liturgie eucharistique.
Le chant de communion est “Venez, approchons-nous de la Table du Christ, il nous livre son corps et son sang; il se fait nourriture, Pain de Vie éternelle, nous fait boire à la coupe des Noces de l’Agneau”.
La célébration se termine : après la bénédiction, le père Jean-Marie nous envoie et nous souhaite un bon dimanche.
L’assistance chante encore “Par toute la terre : Criez de joie, Christ est ressuscité. Il nous envoie annoncer la vérité ! Criez de joie, brûlez de son amour, car il est là, avec nous pour toujours !”
Et comme ce fut le cas pour de nombreuses “messes de l’été”, la célébration à l’église d’Amazy se termine avec le verre de l’amitié, servi dans la cour de la mairie, à deux pas de l’église. Une belle façon de prolonger l’office divin par l’office du vin, en toute amitié et avec modération !
Texte et photos : Bernard Gournay
Sources : https://www.web-croqueur.fr/eglise-damazy-saint-franchy-un-patrimoine/
Pour retrouver les messes à la chapelle de Saligny >>> en 2017 et >>> en 2018