Messe de l’été à Metz le Comte (pôle de Tannay), le 14 août 2022

L’église de Metz le Comte présente plusieurs particularités qui en font l’une des églises les plus originales du département de la Nièvre et aussi l’une des plus belles.

D’abord, l’église est totalement séparée du village qui porte le même nom. Il faut compter un bon kilomètre, en forte montée, depuis la commune jusqu’à l’église. Celle-ci est située à 300 mètres d’altitude, au lieudit “la Montagne”, à l’emplacement de la chapelle d’un château disparu qui a appartenu à Mahaut de Courtenay (vers 1188 – 1257).

photo Olivier de Peufeilhoux

De style roman, l’église de Metz le Comte a été construite au 12 ème siècle et modifiée aux 13ème et 18ème siècle. Le cimetière communal est aménagé tout autour de l’édifice. Le clocher à deux étages est percé de baies géminées et terminé par un toit à deux pentes. Il renferme une cloche datée de 1500.

Placée sous le vocable de Notre-Dame-de-l’Assomption, l’église est partiellement enterrée dans le sol, ce qui surprend le visiteur avec un toit en lauzes qui s’achève, de chaque côté, par une gouttière en bois posée, à hauteur d’homme, sur de puissants contreforts enterrés. L’entrée dans l’église se fait sur le côté et par le porche avec, de toute façon, des marches à descendre, laissant à penser que l’on pénètre dans une sombre crypte.

En effet, pratiquement seul le chevet plat est doté de vitraux.

On remarque les nombreux chapiteaux datés des 12ème et 13ème siècles, sculptés de feuilles, de crochets, de têtes, de masques, d’animaux. Dans le chœur, un remarquable tabernacle abondamment sculpté est en forme de chapelle percée de fenêtres gothiques et doté d’une petite porte en fer à dessin également gothique. Ce tabernacle en pierre calcaire date de l’époque de Louis XII (1462 – 1515).

L’église est intégralement classée monument historique par arrêté du 22 juin 1911. Consulter la fiche Mérimée PA00112917 : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00112917

A 11h00, le père Jean-Marie DIOUF, curé de la paroisse, entre en procession, précédé du servant de messe, Simon, portant la croix. L’assistance chante “Mendiants d’espérance

Dans son mot d’accueil, le père Jean-Marie fait part de sa joie de célébrer l’eucharistie dans cette magnifique église Notre Dame de l’Assomption et ceci la veille de l’assomption de Marie et aussi le jour du comice agricole de Tannay.

La chorale de Tannay chante avec beaucoup de conviction un Gloire à Dieu extrait de la messe de Saint-Jean.

Dans son homélie, le père Jean-Marie évoque la parole déroutante de l’Evangile de ce dimanche où Jésus-Christ apparaît comme un fauteur de trouble. Il le dit lui-même, sous la plume de l’évangéliste : il apporte le feu, la discorde et la division ! Voilà qui contraste avec Noël où le Christ est appelé prince de la paix et sauveur ! Attention, tout ceci est à prendre au second degré : dans la tradition biblique, le feu symbolise le Saint-Esprit et donc la purification : tout homme doit parvenir à la santé et au bonheur. Ranimons le feu dans nos cœurs et laissons-nous porter par la foi qui est exigence, toujours à renouveler.

Pendant la communion, l’assistance chante “Mendiant du jour“. Cette vue prise du fond de l’église permet de bien en détailler l’architecture romane : les voûtes sont en berceau brisé dans la nef et en demi-berceaux sur les bas-côtés.

Le père Jean-Marie procède à la traditionnelle bénédiction des brioches

puis bénit et envoie l’assistance.

 

Porté par la chorale, les fidèles chantent “Criez de joie, Christ est ressuscité, il nous envoie annoncer la vérité“.

Et comme l’a très bien dit le père Jean-Marie “après le divin, passons au verre de vin !”

Un sympathique verre de l’amitié a permis de clore cette célébration dans la convivialité. Seul regret, que les personnalités du comice de Tannay n’aient pas fait le petit déplacement jusqu’à Metz le Comte… car cette messe était célébrée, entre autres, à l’intention du comice qui se déroulait ce jour-là.

 

photo Olivier de Peufeilhoux

Sources : Nièvre Passion (web-croqueur.fr), fiche Mérimée PA00112917

Texte et photos : Bernard Gournay, sauf mention contraire.