Église Sainte-Geneviève et Sainte-Radegonde de Grenois (Grenois, 58420)
Église de style néogothique, édifiée à partir de 1874.
A l’intérieur de l’église, on est “accueilli” par un bénitier datant de 1880 dont la vasque en faïence de Nevers est attribuée à Antoine Montagnon. On remarque les décors muraux néo-byzantins datés de 1892, réalisés par un peintre décorateur, à la demande du curé de l’époque qui avait fait un voyage au Moyen-Orient.
Elle est placée sous les vocables de Sainte Geneviève et de Sainte Radegonde dont on peut admirer des bannières.
Sainte Geneviève est née en 423 à Nanterre dans une famille gallo-romaine aisée, d’origine franque. Elle s’installe à Paris vers 440. En 451, alors que les Huns se dirigeaient vers Paris, elle exhorta -sans succès – les Parisiens à ne pas quitter la ville. Les barbares évitent Paris, saccageant Metz, Reims et Orléans avant d’être défaits à Chalons sur Marne. Geneviève devient alors la protectrice de Paris, rôle qu’elle eût encore lorsque la guerre civile menaça Paris, à partir de 465. Elle prit alors fait et cause pour les Francs et leur chef, Childéric. Au terme d’un siège de dix ans, Clovis, fils de Childéric, mit fin au règne des derniers représentants de Rome. Geneviève consentit à l’aider sous la condition qu’il embrasse la religion catholique, ce qu’il fit. Réconciliant les Francs et les Gallo-Romains, il fit de Paris la capitale de son royaume en 508. Geneviève décéda en 512, à l’âge de 89 ans. Elle fut enterrée avec Clovis, décédé l’année précédente. Sa chasse, détruite à la Révolution, a fait l’objet d’une vénération considérable. Elle est aujourd’hui la patronne des villes de Paris et Nanterre mais aussi de la gendarmerie.
Sainte Radegonde est née en Thuringe en 520 et décédée en 587 à Poitiers. Devenue reine de France suite à son mariage avec Clotaire Ier, fils de Clovis, elle fuit bientôt les fastes de la cour royale et, après diverses péripéties, s’installe à Poitiers où elle fonde l’abbaye de Sainte Croix et devient simple religieuse. Elle est la sainte patronne de la ville de Poitiers et l’une des patronnes secondaires de la France.
Le village de Grenois présente la particularité de conserver quatre églises ou chapelles, ce qui est exceptionnel pour une commune de moins de 100 habitants.
Outre l'église paroissiale Sainte-Geneviève et Sainte-Radegonde, on y trouve :
L'église de la montagne, dite chapelle de Sainte-Radegonde.
L’ancienne église paroissiale est situé au point le plus haut de la commune de Grenois. On dit que le curé n’y montait que pour la messe dominicale et les enterrements. Datant du XIIe siècle et rattachée à un prieuré aujourd’hui disparu, elle était en si mauvais état qu’il fut interdit d’y dire la messe à partir de 1874, ce qui conduisit à construire l’église du village que nous venons de décrire ci-dessus. Seul le clocher et le chœur subsistent aujourd’hui. La chapelle a été construite sur une fontaine sacrée dont on peut encore voir le puits, encastré dans le mur du chœur et dont la margelle est faite d’une seule pierre.
La chapelle de Hubans.
Dédiée à la Nativité de la Vierge, la chapelle de Hubans date du XIIe siècle et a été modifiée à plusieurs reprises au cours des siècles. D’abord chapelle du château de Hubans, aujourd’hui disparu, elle fut l’église paroissiale des habitants du hameau de Hubans. Elle a cessé toute activité en 1943 mais est toujours entretenue de nos jours.
La chapelle devenue lavoir.
Ne voulant pas monter tous les jours jusqu’à l’église de la montagne, l’abbé Laurent qui fut nommé curé de Grenois en 1794 obtint la construction d’une chapelle au centre du village qui fut terminée en 1803. Il ne montait que le dimanche à la chapelle de Sainte Radegonde ! Un progrès pour lui et ses ouailles ! Tant et si bien que la commune décida, vers 1830, de transformer la chapelle en église en y ajoutant un chœur et un clocher.
Mais la commune manquait de points d’eau et comme une source avait été découverte à proximité et qu’une nouvelle église paroissiale avait été mise en service en 1874, le conseil municipal de l’époque décida de transformer l’église en point d’eau et lavoir. En 1880, le clocher, le chœur et la sacristie sont démolis, la nef étant transformée en lavoir public. Cette installation demeure aujourd’hui, un petit point bibliothèque y ayant été adjoint.
Textes et photos : Bernard Gournay
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