Église Saint-Martin de Neuilly (Neuilly, 58420)

Située sur une vaste place, l’église de Neuilly dispose d’un chœur daté de la fin du XIIe siècle et d’une nef du XVIe. Au fil des années, l’église a fait l’objet de soins attentifs, ce qui la rend très agréable à visiter.

La dédicace à Saint Martin se manifeste une première fois sur le tympan du porche de l’église

“Merci au grand Saint Martin. A ce moment, voyant le démon sous une forme horrible : bête cruelle, lui dit-il, que viens-tu faire ici ? Tu ne trouveras en moi rien de funeste qui ne fasse un chagrin à l’enfant. Je vais au ciel au moment où Jésus m’appelle. Fuyons l’enfer éternel ! Sculpté par moi, F. Charnot, curé de Neuilly, 1878”.

Mais c’est évidemment le partage du vêtement du Saint avec un miséreux qui attire le plus l’attention du visiteur. Classée monument historique en 1957, la statue est en bois sculpté et polychrome et date du XVIe siècle.

Église Saint-Martin
Tympan du porche
Chaire et stalles

Saint Martin, patron secondaire de la France, patron de la ville de Tours et de bien d’autres villes en France et en Europe. Saint Martin fut le premier saint non martyre. Il naît en 316 dans la province romaine de Pannonie (aujourd’hui en Hongrie). Fils d’un officier supérieur de l’armée romaine, il deviendra à son tour soldat et c’est là qu’il va acquérir la célébrité en offrant la moitié de son manteau à un pauvre à Amiens à l’hiver 334. Pourquoi la moitié ? Tout simplement parce que le manteau d’un soldat était propriété de l’Empire mais chaque soldat pouvait le doubler d’une peau de bête pour avoir moins froid en hiver. C’est cette doublure qu’il aurait donné à un miséreux.

En 356, Martin quitte l’armée et se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville. Mais son passé militaire lui interdit l’accès à la prêtrise et même au diaconat. Il s’ensuit une vie d’ermite qui l’amène à rencontrer le diable puis des voleurs. A chaque fois, il s’en sort, de même lorsqu’il se trouve pris à partie par des catholiques ariens qui contestent sa foi trinitaire. En 360, il peut rejoindre à nouveau Poitiers et y fonde, selon la légende, un ermitage qui devient la première communauté de moines en France. Il y accomplit des miracles, ce qui  amplifie sa célébrité.

Mais en 371, il se rend à Tours et, contre son gré, il est nommé évêque, fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort. Sans ne rien perdre de son humilité, il crée un monastère et se déplace fréquemment en Gaule pour évangéliser les terres païennes. Il meurt à Candes (Maine et Loire) le 11 novembre 397 et sa dépouille est transportée sur la Loire dans une gabarre. La légende dit qu’au passage de l’embarcation les fleurs se soient mises à éclore. Ainsi naîtra l’expression “été de la Saint Martin” !

Texte et photos : Bernard Gournay

Statue polychrome du XVIème siècle
Vitrail représentant Saint Martin partageant son manteau
Statue de Saint Martin, évèque de Tours

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