Église Saint-Loup d’Asnois (Asnois, 58190)

Il ne faut pas chercher l’église paroissiale d’Asnois dans le centre de la commune : elle est située à 500 mètres du bourg, dans un vaste espace clos de murs qui accueille également le cimetière.  Placée sous le vocable de Saint Loup, célèbre archevêque de Sens qui vécut au 6ème siècle, cette église dépendait d’un prieuré qui fut détruit en 1380. L’église actuelle est datée de 1360.
Flanquée de deux bas-côtés, la nef comporte cinq travées. Le chœur est à chevet plat. Le clocher est de plan carré, éclairé par des baies sur toutes ses faces, surmonté d’une flèche et couvert d’ardoises, alors que les bâtiments sont couverts de tuiles plates. Les contreforts sont nombreux. Toutes les fenêtres sont gothiques, à l’instar du grand oculus qui surplombe le porche d’entrée.

Entrée de l'église
Entrée de l'église
Chevet de l'église
Chevet de l'église

Une curieuse gargouille à tête de loup – est-ce une allusion au dédicataire de cette église ? – fait saillie sur la façade ouest, entre la toiture et le clocher.

On peut y admirer les nombreuses œuvres d’art, tel cet autel consacré à Saint Loup, cette fresque au dessus de l’autel de la Sainte Vierge et les chapiteaux qui ornent les colonnes du chœur, avec notamment ce beau visage féminin.

Texte et photos : Bernard Gournay

Gargouille
Gargouille
Autel de Saint Loup
Autel de Saint Loup
Fresque de la vierge
Fresque de la vierge
Chapiteau
Chapiteau

Saint Loup est né parmi les Leuques dans les environs de Toul, vers 395. Il effectue des études de rhétorique et de latin pour enfin être avocat. Il se marie avec Piméniole, cousine de saint Hilaire d'Arles. Après sept ans de mariage, les époux choisissent ensemble de devenir moine et moniale et se séparent.

Loup intègre le monastère de Lérins. Cette abbaye, située sur une île à proximité de Cannes, est célèbre pour sa discipline et son ascèse très strictes. Elle a été fondée par saint Honorat d'Arles. Loup en retirera un mode de vie très dépouillé qu'il conservera toute sa vie, mais aussi une certaine réputation. Un tel parcours est assez courant à l’époque : nombre de jeunes nobles entament une carrière ecclésiastique.

 

En 426, il se rend à Mâcon pour se séparer d'un dernier bien qu'il possédait. L'évêque de Troyes Ursus étant récemment décédé, le chapitre de la cathédrale décide spontanément de l'élire comme évêque, contre son gré.

En 429, un concile le choisit, avec Germain d'Auxerre, pour aller prêcher en Grande-Bretagne contre l'hérésie pélagienne qui s'y était propagée.

Les évêques commencent par gagner Paris et rencontrent sainte Geneviève, encore enfant, à Nanterre. Arrivés en Grande-Bretagne, les deux hommes tentent de ramener les fidèles Bretons dans l’orthodoxie. Ils organisent un débat public avec les chefs pélagiens et réussissent à les confondre aux yeux de tous. Les fidèles sont définitivement convaincus grâce à un miracle de guérison effectué par Germain.

Loup rentre alors dans son diocèse où il accomplit plusieurs hauts faits, à commencer par défendre sa cité face aux invasions.

En 451, Attila, chef des Huns, effectue une percée en Gaule au retentissement considérable. Il ravage Reims, Cambrai, Auxerre... Le chef romain Aétius finit par l'arrêter lors de la bataille des champs catalauniques, lieu proche de Châlons. En se repliant en direction de la Seine, le chef hun vient à passer par Troyes. La ville n'a aucun moyen de défense face au barbare et à ses troupes : son mur d'enceinte est largement vétuste.

Loup part lui-même à la rencontre d’Attila aux portes de la cité. Les deux hommes discutent et c'est à cette occasion qu'Attila s'attribue le titre resté célèbre de « Fléau de Dieu ». Loup ne se laisse pas impressionner et répond qu’il se soumet à la punition divine qu’Attila prétend représenter, mais il le met aussi en garde en lui conseillant de ne pas abuser du pouvoir que Dieu lui aurait confié. Marqué par cette abnégation, Attila laisse la ville en paix et continue son chemin. Il prend cependant Loup en otage afin de couvrir sa retraite. Loup sera libéré près du Rhin. Attila se recommande à ses prières et lui demande même de l'accompagner plus longuement. La semi-conversion dont fait preuve Attila, ainsi que le sauvetage de la ville de Troyes, assurent à Loup une intense renommée.

Loup s'éteint à 84 ans, en 479. Sa dépouille est déposée dans l'abbaye Saint-Loup de Troyes qu'il a fondée de son vivant. Elle est victime de plusieurs dégradations au cours des siècles. Il ne resterait de sa dépouille qu'un fragment de crâne, aujourd'hui exposé au sein du trésor de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes.

Information : Wikipedia

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