Église Saint-Eugin de Vignol (58190, Vignol)
Le patronyme de l'église Vignol pose question : "Saint-Eugin" ou "Saint-Nazaire et Saint-Clese"
L'Hagiologie nivernaise... de Mgr Crosnier (Nevers, 1858) confirme le nom de la paroisse comme Saint-Eugin au milieu du XIXe.
Curieusement, l'ordo ne signale le nom de saint Eugin qu'à partir de 1888, mais Vignol a longtemps été rattachée à Teigny, église dédiée à Saint Nazaire et Saint Celse, d'où proviennent vraisemblablement les confusions. C'est en effet ces noms que mentionnent le comte de Soultrait en 1875 (répertoire archéologique), Vallière en 1895 (Dictionnaire géographique et administratif de la Nièvre), et encore récemment le Patrimoine des communes de la Nièvre (éditions Flohic, 1999).
Sans qu'aucun nom soit mentionné, on sait que Vignol dépend de Teigny en 1807, que l'église a été bénite en 1839 (Marlière, Statistique de l'arrondissement de Clamecy) et qu'elle devient succursale en 1877 (cartonnier).
A la fin du XV siècle, l’église de Vignol est presque intégralement reconstruite. L’édifice précédent remontait au XII siècle. Il est alors placé sous le même vocable Saint-Nazaire et Saint-Celse que l’église de Teigny.
Vignol dépend de la paroisse de Teigny à partir du XVI siècle. En 1840 la municipalité ne voulant plus participer aux réparations de l’Eglise de Teigny, demande la séparation avec cette commune. Elle est érigée en paroisse en 1877 et prend, sans doute à cette époque le patronyme de Saint Eugen.
En 1869, l’église devenue trop petite, des plans sont dressés pour des travaux d’agrandissement et de restauration.
L’église, de plan en croix latine; est composée d’un clocher-porche qui possède une haute flèche recouverte d’ardoises, le clocher est percé de baies de style gothique sur ses quatre faces où nous pouvons apercevoir une niche qui abrite une statue de Sainte-Marguerite.
Elle est composée d’une nef de trois travées et de deux chapelles latérales. Au sol nous pouvons observer plusieurs dalles funéraires, sur l’une, datée du XIV siècle, un calice est représenté.
Le chœur est voûté en berceau brisé et prolongé par une abside polygonale percée de fenêtres gothique.
Comme beaucoup d’église de campagne, elle est entourée du cimetière où l’on jouit d’une vue très étendue sur la vallée de l’Yonne.
Source des données relatives au patronyme de l'église : Anne-Marie Chagny-Sève, archiviste du diocèse de Nevers
Source des données historiques et architecturales : Le Patrimoine des Communes de la Nièvre
Photos : Françoise Guenot

Saint Eugin ou Eugend ou encore Oyend, quatrième abbé de Condat (vers 490 -512) , le troisième des "Pères du Jura", était né à Izernore où son père devint prêtre ; lui-même fut offert au monastère à l'âge de six ans.
Organisateur, il donne à la communauté une forme de vie pleinement cénobitique, notamment en remplaçant par des bâtiments adaptés - réfectoire et dortoir communs - les premières constructions détruites par un incendie.
Mystique et cultivé, familier des longues oraisons, "illuminé par l'hôte qui demeurait en lui, il portait sur son visage une grande allégresse".
A sa mort, son nom s'imposera pour longtemps au monastère et à la ville, Saint-Oyend de Joux.
Dans l'église de Vignol, se trouve une statue baptisée Saint Eugin. Cette statue est en réalité la reproduction d'un modèle classique de statue de Saint Bernard de Clairvaux tenant dans les bras son église que l'on retrouve à l'identique dans plusieurs églises de Bourgogne. On peut supposer que les paroissiens de Vignol voulant honorer leur saint patron, sans en trouver de représentation, ont utilisé une statue de Saint Bernard, lui aussi bâtisseur de monastère, et l'ont rebaptisée Saint Eugin.
Information Nominis et Anne-Marie Chagny-Sève
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